Dixième épisode


Résumé du chapitre précédent :

Le Chat au début s’amuse de la tempête … mais la première grosse vague est pour lui. Le voilà trempé comme une soupe. Les marins se moquent de lui et l’un d’eux va même jusqu’à  le rudoyer.  Le Chat réalise qu’il dérange et se rend à la cuisine. Quel désastre ! tout est sans-dessus-dessous !... Le pauvre jeune cuistot est désespéré. Le Chat le console et c’est un joli moment de tendresse. Mais il  se rend vite compte qu’il ne peut être utile à personne… Il va donc se coucher sur son ballot de laine. Hélas, l’eau s’infiltre par le plafond de la cale, le voici de nouveau trempé. Il se réfugie dans une vieille malle et se rendort !... Pendant ce temps, la Fée s’est rendue au chevet du jeune marin qui est au plus mal…


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Quand Jean et Fleur de Lune arrivèrent avec la trousse de secours, la Fée fit les premiers soins, puis demanda qu’on amène le jeune marin dans ses appartements.

- Mais enfin Madame, vous n’y pensez pas, nous ne pouvons installer un matelot dans votre cabine, dit Monsieur de Champlain qui était revenu prendre des nouvelles. 

- Préférez-vous que l’on m’installe une paillasse dans l’entrepont ? Se révolta la Fée.

- Bien sûr que non, Madame répondit Monsieur de Champlain, qui devint écarlate, dans la marine nous sommes un peu sectaires je le reconnais,  je vous prie de m’en excuser. 

- Croyez-vous que cela se passe seulement dans la marine ? dit la Fée moqueuse. Vous qui êtes croyant et catholique de surcroît, ne pensez-vous pas que nous oublions souvent les paroles du Christ !

« En tous cas je vous remercie de céder à ma requête. Si nous voulons avoir une chance de sauver ce garçon, il faut le veiller jour et nuit. 

« A présent, nous devons vite nous rendre auprès de notre pauvre ami chirurgien, j’ai besoin de lui autant qu’il peut avoir besoin de moi, car nous avons avec ce jeune matelot un cas bien désespéré. 

Pendant ce temps, Fleur de Lune et Jean était resté auprès du jeune marin. La Fée avait confié une fiole à la fillette, en lui recommandant de la faire respirer au blessé à chaque fois qu’il montrerait des signes de souffrance.

 

Grâce aux effets de cette médication, le jeune marin avait fini par s’endormir, le visage apaisé.

- Votre marraine est une fée, constata Jean. 

Fleur de Lune pensa qu’il ne croyait pas si bien dire, mais répondit sans ironie :

- Elle est mieux que cela. 

Bonnerme le chirurgien avait une vilaine fracture que la Fée remit en place avec dextérité. Ensuite, elle lui donna quelques gouttes d’une des multiples fioles que contenait la fameuse trousse.

Puis, elle prononça, sans que personne ne s’en aperçoive, comme elle l’avait fait pour le marin blessé, quelques formules magiques.

Elle termina par un onguent qu’elle étala sur la jambe malade. Un des marins ayant pendant ce temps fabriqué une attelle, elle la lui posa  et notre brave chirurgien se retrouva  sur pied…  ou presque.

- Quelles sont ces incroyables médecines dont vous usez si bien, demanda-t-il à la Fée, sont-ce les préparations de votre Oncle ? 

- Non, répondit la Fée. Elles ont été fabriquées par le mari de ma nourrice qui  était un peu sorcier, du moins c’est ce qu’on disait alentour. J’aurais tendance à penser qu’il connaissait plutôt tous les secrets des plantes et leur merveilleux pouvoir guérisseur. Tenez, comme ces chamans dont parlait Monsieur de Champlain l’autre soir. 

 

- En tous cas le mari de votre nourrice avait le don, dit le chirurgien sans se moquer. Cet homme est précieux, j’aimerais le rencontrer quand je retournerai en France. 

- Hélas ! Il n’est plus de ce monde, répondit la Fée, il m’a juste laissé quelques fioles et un peu de ses connaissances. 

- Vous êtes une femme étonnante, lança le chirurgien, vous auriez pu être un médecin renommé. 

- Un médecin certes, répondit la Fée avec un petit rire, mais vous savez bien que cette pratique est interdite aux femmes ! Il  ne leur reste pour le moment que la possibilité d’être sorcières ou rebouteuses. Peut-être un jour cela changera-t-il. 

- J’en doute répondit le chirurgien, c’est un métier d’homme, peu de femmes sont de votre trempe, si je puis me permettre Madame. 

- Je ne suis pas du tout de votre avis, répondit la Fée que cette conversation amusait. L’avenir me donnera peut-être raison. 

- Nous ne serons sans doute pas là pour le voir, répondit avec humour le chirurgien. 

- Qui sait ? lança la Fée. Trêve de plaisanteries, j’ai  encore besoin de vous pour soigner ce pauvre garçon, puisque je ne suis qu’une  faible femme, ajouta-t-elle,  un peu moqueuse. 

Aidé par deux marins qui le soutenaient, le chirurgien accompagna la Fée jusque dans sa cabine. Il examina le jeune matelot blessé avec le plus grand soin, selon  les techniques médicales du début du XVIIème siècle.

- Pour moi cet homme devrait être mort, dit-il en ne cachant pas son admiration. Vous lui avez sauvé la vie, Madame. A vrai dire, je ne sais comment, mais d’après ce que je vois, je n’aurais pas pu faire mieux.

« Vous possédez un don très rare et des connaissances que je n’ai peut-être pas. Accepteriez-vous de me les faire partager ?

«  En tout cas, grâce à vous je ne souffre plus et si je ne peux  pas encore courir comme un lapin, je pourrai bientôt me déplacer seul. Quant à ce jeune marin, une nuit de vos bons soins et il sourira de nouveau à la vie. Il lui faudra un peu de temps pour guérir totalement, à moins que vos fioles  ne fassent encore des miracles ! »

 A suivre…





Le marin se rétablira-t-il aussi rapidement
que le pense le chirurgien ?

Qu’est devenu le Chat ?

La tempête aura-t-elle causé de gros dégâts ?


Vous trouverez peut-être la réponse dans la prochaine bouteille à la mer qui arrivera le 3 Mai !



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