Troisième conte - Fleur de Lune et le Chat Botté...

Publié le par Le Chat + un conte d'Olga Forest

 

 

 

Bonjour, ici votre ami le Chat,


          Voici  le troisième conte de notre future collection des Etranges Aventures de Fleur de Lune et de ses Amis. C'est celui  que je préfère... normal, il parle de moi. C'est l'histoire de notre première rencontre avec la petite Fleur de Lune. Le temps a bien passé, mais nous nous sommes retrouvé elle et moi pour un merveilleux voyage, en compagnie de Samuel de Champlain que je vous invite à faire à votre tour, si vous  ne l'avez pas encore fait !

            En attendant, je vous souhaite une bonne lecture de cette nouvelle histoire.. 



Fleur de Lune et le Chat Botté

première partie

   

       Ce jour-là, Fleur de lune était à la fenêtre  depuis un certain temps, un temps qu’elle n’avait pas vu passer. On sait bien que temps est une chose bizarre mais peut-être encore plus pour les enfants. Il n’a pas toujours la même durée, suivant les circonstances. Parfois il passe trop vite, et parfois trop lentement.

 

La neige s’était mise à tomber. Au début c’était de tous petits flocons, mais très rapidement ils avaient grossis jusqu’à ressembler à de grosses plumes volantes qui cachaient presque la vue du jardin. Le petit lac déjà gelé depuis longtemps avait disparu dans une brume blanchâtre.

- Que c’est beau s’exclama Fleur de Lune, que c’est beau. Maman vient voir.

 

    Elle avait envie de partager avec sa mère ce moment magique, presque irréel. Mais cette dernière était sortie faire des courses.

 

Au dehors cela commençait de ressembler à une tempête, et le moment magique laissa soudain place à l’angoisse. Papa était parti à Trois Rivières pour la journée, et elle eut peur qu’il ne soit bloqué par la neige.

              

Et si Maman ne pouvait pas rentrer non plus ? On ne sait jamais. La maison  est assez isolée et Fleur de Lune s’inquiétait pour ses qui étaient sur la route. Elle vivait au Québec depuis assez longtemps maintenant pour savoir qu’on n’y voit plus rien quand il y a une grosse tempête.

 

L’angoisse montait, montait, cela lui serrait la gorge. Elle pensa que Maman avait toujours son portable et qu’elle l’appellerait si elle était bloquée quelque part. Le téléphone c’est bien gentil, mais ça ne vaut pas une présence.

 

Fleur de Lune tentait de ne pas s’affoler. Ce n’était pas la première fois qu’elle était seule dans la maison et Maman n’était pas partie loin. Quant à Papa, il pourrait toujours rester coucher chez des amis, ou à l’hôtel… Ici, la neige, tout le monde connaît et on ne s’affole pas pour rien. Soudain, elle pensa que son fiancé de l’école se moquerait bien d’elle s’il la voyait en ce moment. Cette pensée la fit se calmer instantanément. Elle est comme cela, notre Fleur de Lune !

 

                On ne voyait plus rien par la fenêtre que les grosses plumes blanches qui venaient se coller sur la vitre. La nuit était en train de tomber. C’est alors que Fleur de Lune sentit comme une présence derrière elle,  elle pensa que Maman était rentrée sur la pointe de pied et venait la rassurer. Quand elle se retourna, soulagée, prête à lui sauter dans les bras, elle resta pétrifiée…

 

       Devant elle se tenait le Chat Botté ! Il avait un magnifique costume et Fleur de Lune le trouva encore plus  beau que sur la gravure du grand vieux livre que Maman prenait parfois dans la bibliothèque quand elle lui lisait les contes de Perrault.

 

Il tombait bien  le Chat Botté avec ses bottes de Sept lieues ! Il aurait tôt fait d’aller chercher ses parents. Ce serait aussi chouette qu’avec le Père Noël. Après le sauvetage, il serait bien temps de l’interroger sur la raison de sa visite. Maman et papa était une priorité.

 

Fleur de Lune aimait beaucoup le mot priorité. Il permettait parfois de faire les choses qu’on avait envie de faire, avant les autres ! Il suffisait de dire : c’est une priorité.

 

- Bonjour Fleur de Lune, dit le Chat botté en faisant un grand cercle avec son chapeau à plumes et en se penchant très bas devant elle. 

 

Fleur de Lune était si flattée qu’elle commença d’oublier ses angoisses. Elle ne s’étonnait plus qu’on sache son nom. Apparemment, tous les personnages de contes de fées la connaissaient.

 

Et puis, il était enfin  là ce Chat Botté qu’elle attendait depuis des jours et des jours!

 - On m’avait aussi prévenu que tu penses beaucoup, dit ce dernier un rien moqueur, peut-être parfois trop. Tu t’inquiètes pour tes parents n’est-ce pas ? 

 

Fleur de lune avait perdu l’habitude qu’on lise dans ses pensées.

- C’est vrai répondit-elle, tu as vu ce temps ? 

- Pour une belle tempête, c’est une belle tempête, dit le Chat Botté joyeusement. J’adore ce temps !  Mais j’aime aussi me coucher devant le feu.  Hélas il est bien rare que je puisse me reposer. Je suis toujours obligé de courir partout pour m’occuper des affaires de mon maître le Marquis de Carabas ! 

- Et bien ! si tu adores ce temps-là,  ça tombe bien pour ce que je vais te demander de faire, dit Fleur de Lune qui sautait sur l’occasion. 

- Tu n’y vas pas par quatre chemins, rétorqua le Chat, tu voudrais peut-être que j’aille chercher tes parents et pourquoi pas que je les porte sur mon dos ? Tu es une drôle de petite-fille. Certes, on m’avait prévenu, mais pas à ce point là ! Je constate une chose : tu ne me demandes même pas les raisons de ma visite ! Ca ne t’intéresse peut-être pas de le savoir ? 

- Mais si, bien sûr, répondit Fleur de Lune rouge de honte. 

 

Le Chat Botté aurait du comprendre qu’elle était bien trop inquiète pour s’intéresser à autre chose qu’à sauver sa famille.

- Comme tu y vas, sauver ta famille, lança le Chat. Ils sont peut-être tranquillement en chemin pour venir, ou bien à l’abri quelque part. Ils ne  vont sûrement pas tarder à te donner des nouvelles, dit le Chat Botté. Je constate que tu es comme tous les humains, grands ou petits, vous ne pensez qu’à vous ! 

- Dites-donc Monsieur le Chat Botté, lui dit-elle fièrement, je ne pense pas à moi, mais à mes parents qui sont en danger. Je ne vois pas pourquoi vous me le reprochez ? 

- D’abord rien ne dit qu’ils soient en danger dit le Chat Botté. Et est-ce que tu t’es demandé un instant si ma mission n’était pas tout aussi urgente ?

 

 Fleur de Lune fondit en larmes. Ce Chat Botté tout enrubanné avec son beau costume, lui sembla tout à coup très antipathique. Ce n’est pas sa marraine la Fée de Lune qui se serait conduit  comme cela avec elle !

 

Au même instant, la Fée apparut avec sa belle lumière de fée, sa jolie robe et toutes les petites étoiles autour d’elle. Elle prit Fleur de Lune dans ses bras et la petite-fille se sentit rassurée.

- Allons le Chat, dit la fée grondeuse,  à ce que je vois, tu as toujours le même fichu caractère. Sais-tu que tu es en train de devenir un vieux chat grincheux ? Et en plus tu fais pleurer les enfants, maintenant ? 

Le Chat fit alors à la fée sa plus jolie révérence et dit tout penaud :

- Je suis peut-être un peu bourru, mais je m’attendais à un autre accueil !

- Un peu de modestie, M. le Chat Botté, dit la Fée. Tu pensais éblouir Fleur de Lune avec ton beau costume et tes belles manières. Par  un tout autre temps, c’est ce qui se serait passé, mais Fleur de Lune est une petite-fille et la chose la plus importante pour une petite fille, c’est quoi d’après toi ? 

- J’ai cru comprendre que c’était ses parents,  répondit le Chat en baissant la tête. 

- Alors si tu l’as compris pourquoi n’as-tu rien fait pour la rassurer et surtout pour l’aider, continua la Fée. 

- J’ai bien tenté de la rassurer, mais elle ne voulait rien entendre.  répondit le Chat. 

- Peut-être, mais  lui as-tu proposé de l’aider, dit la Fée en se penchant vers lui. Allons, il n’est pas trop tard. Nous allons nous occuper de cette affaire tous les trois.

 

Elle se tourna vers Fleur de Lune et dit gravement :

- Mais d’abord, je dois te rendre invisible, petite fille. 

 

La Fée donna un coup de baguette magique sur l’épaule de Fleur de lune qui se sentie toute drôle. Elle courut vers la glace et ne se vit pas, elle était bien devenue invisible !

 

 -       - Allez, petite fille, il faut se presser maintenant. Ta maman n’est pas très loin et le Chat aura vite fait de la rejoindre. Tu peux l’accompagner si tu le désires. Quant à ton papa il n’est pas vraiment  en danger  mais si nous ne faisons rien, il risque de devoir passer la nuit dans sa voiture et sans chauffage !...

Alors, que décides-tu ? Aller chercher ton père avec moi, ou  partir dès maintenant avec le Chat pour aller  chercher ta maman? 

 

        Pauvre Fleur de Lune, le choix n’était pas facile. Le plus raisonnable était de faire confiance à sa marraine, qui avait toujours raison comme toutes les fées.

- Je vais aller chercher Maman avec le Chat Botté, répondit la petite fille, après avoir réfléchi un moment. J’aurais tant voulu vous accompagner, dit-elle avec regret. 

- C’est un bon  choix ! C’est la solution la plus raisonnable et la moins égoïste. Je te promets de venir tout te raconter ce soir avant que tu t’endormes. 

 

Puis s’adressant au Chat :

- Je vais te montrer où se trouve la maman de Fleur de lune. 

 

         Soudain le miroir porté  par des oiseaux, comme le soir de la visite de la petite Sirène, se matérialisa devant Fleur de Lune qui battit des mains. Cette scène était si jolie, si irréelle qu’une une fois encore des petites étoiles s’allumèrent dans ses yeux.

 

         Le miroir s’anima. Fleur de Lune y vit la voiture de  Maman presque ensevelie dans la neige. Puis, Maman dans la voiture qui essayait désespérément d’appeler avec son téléphone portable. Elle pleurait et Fleur de Lune se mit à pleurer aussi, non sans penser que ce miroir magique ressemblait vraiment à la télévision.

- Ne t’inquiète pas petite fille, dit la Fée compatissante. En un rien de temps vous serez rendus là-bas. Le Chat Botté connaît tous les chemins du monde, il les a parcouru tant de fois pour son maître le marquis de Carabas. Allez ! Partez vite. 

- Mais comment allons-nous faire ? Maman ne croira jamais à tout cela. Je suis sûre qu’elle refusera de suivre avec un Chat Botté. D’ailleurs elle ne le verra pas, et moi non plus, puisque je suis devenue invisible, dit Fleur de Lune qui trouvait que tout ceci était un peu compliqué pour elle. 

 

         Elle ne pensait qu’à une chose : Maman dans sa voiture en train de pleurer. Maman qui allait mourir de froid.

- On dirait que tu n’as plus confiance en moi, dit sévèrement la Fée de Lune, Hélas si tu n’as plus confiance en moi, je n’existe plus. Je serais donc obligée de disparaître. 

- Je vous en supplie Marraine, ne partez pas dit Fleur de Lune en se jetant au pied de la Fée. 

- Allons, calme-toi, je t’expliquais seulement une chose très importante.

-  J’ai confiance en vous, sans cela je ne vous aurais pas appelé, dit Fleur de Lune, entre deux sanglots. 

-  Nous sommes en train de perdre du temps, ajouta la Fée,  partez vite, moi je m’occupe de ton Papa. 

 

                  Sur ces mots, la fée disparut. Le Chat remis alors sur sa tête son beau chapeau à plumes et  pris la petite fille sur son dos.

 

A suivre...


    Si vous avez aimé cette histoire, dîtes-le autour de vous, je ne le répèterai jamais assez et à bientôt pour la deuxième partie. Si vous n'avez pas encore lu les deux précédents contes, commencez donc par le premier : Fleur de Lune et la petite Sirène

                                       

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P.S Comme hier, avant-hier et avant-avant-hier, et tous les jours précédents, pardon pour les fautes d'orthographe. Si vous voulez et si vous en avez le temps,vous pouvez me les signaler ! Merci d'avance....

 

Publié dans Billets

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